Douleur et plaisir
Douleur et plaisir sont des sensations. Elles
s'incarnent et permettent très tôt dans l'enfance de donner un espace au corps. Celui-ci se construit comme espace sensible traversé de perceptions tantôt déplaisantes, tantôt plaisantes. Le
corps que nous sommes est initialement délimité par ces expériences. Le plaisir est tiré de la satisfaction des besoins tandis que le déplaisir provient de leur frustration. Au départ,
le plaisir est lié à la survie tandis que le déplaisir indique une situation de danger vital.
Il précède une possible disparition du sujet. Il se rattache donc à la mort. Plaisir et déplaisir sont donc respectivement articulés aux pulsions de
vie et pulsions de mort.
Masochisme psychique
Le plaisir lorsqu'il survient recouvre la sensation désagréable précédente. C'est l'expérience
d'une tension déplaisante qui indique quel est le besoin à satisfaire : la faim, la soif, … Leur résolution procure du plaisir. L'expérience désagréable est donc nécessaire à l'avènement du
plaisir. Il est donc possible d'érotiser la douleur en prévision du plaisir qui viendra lors de son apaisement.
De plus, le sentiment d'indignité à l'œuvre dans le masochisme rend possible l'émergence d'un partenaire qui viendra le contredire. Le masochiste appelle donc un objet qui, en l'avalisant dans
cette position, lui permet de prendre du plaisir. C'est le masochiste qui crée le sadique. En attirant sur lui ses foudres, le masochiste est en situation d'être porté et secouru. Ce secours
peut prendre la forme d'une punition. L'autre, même s'il punit, s'occupe du masochiste, il répond à une tension. Cette structuration est
explicite dans le troublant film de Michael Hanecke : La Pianiste.
Le masochisme sexuel
Lors des pratiques SM, nous percevons un passage à l'acte sexuel des tendances psychiques. La
sexualité confronte à des représentations du corps qui touchent aux couples propre/sale, bien/mal... Certaines parties du corps sont ainsi
honteuses et attirantes (sexe, anus, …). Toutes pratiques sexuelles oscillent alors entre attirance et dégoût, douleur et plaisir.
Dans le SM, cette alternance devient l'objet visé par la pulsion. La mise en œuvre sexuelle du masochisme réalise le fonctionnement psychique inconscient. Cette tendance est universelle. Nous
faisons tous l'expérience de certaines douleurs ambigües jusqu'au plaisir : la petite plaie muqueuse sur laquelle on passe inlassablement la langue, la petite peau avec laquelle nous jouons…
Ces expériences révèlent notre attrait pour la douleur et la manière dont nous nous en rendons maître. Posséder la douleur c'est s'autoriser à la transformer, à la renverser en jouissance.
La position sadique
Le sadisme a, lui, une connotation négative dans nos sociétés. Il réfère à un acte délictueux,
là où le masochisme correspond à une position de victime. Hors des situations pénalement condamnables, le couple sado-masochiste est pourtant indissociable. Le sadique est convoqué par le
masochiste qui détient le pouvoir. Il est maître de l'acte. C'est lui ou elle qui fixe le début et la fin des hostilités. Le sadique n'est alors qu'un
artifice, un outil du masochiste. Il se plie à son besoin de soumission et le rend possible.
Les rapports fondés sur la force et le pouvoir voire la violence sont courants dans la vie quotidienne. Nous les retrouvons dans de nombreux systèmes hiérarchisés (entreprise, milieu scolaire,
famille, …). Certains individus y sont dominés tandis que d'autres y sont dominants. La position adoptée dépend de la structure névrotique des êtres.
Celle-ci est toujours liée au pouvoir (c'est-à-dire au rapport au phallus) : le détenir, l'envier, le vouloir, le perdre.
Conclusion
Pour moi sujet homme soumis, le SM reveille une profonde excitation en nous, qui éveiller les sens, l'esclave entre en excitation permanante, la douleur et balayée par l'excitation qui à pris le dessus. Meme plusieurs jours plus tard, la douleur du fessier, dû aux multiple corrections reveille cette excitation.
Entièrement d'accord avec toi.. et on a beau essayer d'enterrer ces pulsions, elles rejaillisent ecore plus fortes !
Arnaud S